Marc 8:9-26 : Protégés

« Gardez-vous du levain des pharisiens et du levain d’Hérode » (Marc 8:15).

Marc attire l’attention sur le Seigneur dirigeant personnellement la foule immense qu’il a nourrie. Il ordonne aux gens de s’asseoir et de savourer le repas qu’il offre. Ensuite, il les renvoie chez eux. Marc souligne la capacité du Seigneur à guider une multitude de personnes comme un berger guide son troupeau.

Le rythme de l’Évangile de Marc est souvent marqué par le mot « aussitôt ». Cela ne signifie pas que le Seigneur précipitait de toutes les façons son ministère. Marc décrit le travail assidu du Sauveur au service de Dieu. Le Sauveur se rend ensuite en bateau à Dalmanutha, quelque part sur la côte de la mer de Galilée. Il semble s’agir d’une courte escale où le Seigneur rencontre les pharisiens. Marc nous fait prendre conscience de l’opposition croissante que le Christ a rencontrée de la part de ce groupe religieux. C'était un signe de leur hostilité, car ils contestaient ouvertement son identité, exigeant un signe du ciel pour prouver qui il était. Leur attitude révélait leur aveuglement. Après avoir nourri 5000 puis 4000 personnes, on pouvait se demander quel signe supplémentaire serait nécessaire pour les convaincre de la grandeur du Christ. Le Seigneur soupirant en son esprit, il dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? » Il exprime sa tristesse face à une telle dureté de cœur. Bien qu'il connaisse les cœurs des hommes, il ressentait la douleur de leur rejet alors qu'il recherchait leur bénédiction.

Alors qu'ils poursuivaient leur voyage en bateau, les disciples se sont aperçus qu'ils avaient oublié d'acheter du pain et qu'il ne leur restait qu'une miche. lorsqu'ils en discutaient, Jésus les avertit : « Gardez-vous du levain des pharisiens et du levain d’Hérode ». Les disciples n'ont pas compris le sens de ses paroles, pensant qu'il parlait du manque de pain. Il est déçu par leur manque de discernement et de compréhension. Ils l'avaient récemment vu nourrir 4000 personnes ; pourquoi donc un seul pain poserait-il problème ? Il leur demande combien de paniers remplis de miettes restaient après avoir nourri 5000 personnes, puis 4000. Ils se sont souvenu qu'il y en avait eu 12 et 7. Par cette brève conversation, il les amenait à réfléchir clairement. Il voulait leur faire comprendre la valeur secondaire des biens matériels comparée à l'importance des questions spirituelles. En l'occurrence, il les protégeait des dangers spirituels que représentaient l'autosatisfaction et l'hypocrisie des pharisiens, ainsi que l'immoralité et l'instabilité d'Hérode. Le levain (la levure) symbolise les mauvaises influences qui, bien que faibles, se propagent rapidement. Les influences qui sont toujours dangereuses.

Cette préoccupation est illustrée par la guérison d'un aveugle à Bethsaïda. Marc ne décrit pas une guérison instantanée. Au contraire, le Sauveur conduit calmement et patiemment l'homme par la main, hors de la ville, et le guérit en deux temps. Au début, l'homme voyait les gens « comme des arbres qui marchent » ; après le second contact du Seigneur, il voit parfaitement. Cette guérison était un signe supplémentaire de la divinité de Jésus et une métaphore de la manière dont il éveille progressivement notre compréhension spirituelle (Luc 24:32,45).

Dans la nature, les animaux distraits deviennent souvent les victimes d'ennemis invisibles. Lorsque Jésus enseignait à ses disciples les dangers religieux et matériels qui représentaient les vies de pharisiens et d'Hérode, ils étaient distraits. Le Sauveur leur ouvre peu à peu les yeux à la grandeur de sa personne, dont ils avaient été maintes fois témoins, et à l'importance de croître en lui et d'être protégés des forces du mal.

C'était une leçon importante pour eux, et elle est une importante leçon pour nous.

Gordon D Kell