Marc 8 : La Grandeur du Christ révélée dans notre Petitesse

« Et il commanda à la foule de s’asseoir sur la terre. Et ayant pris les sept pains, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples pour les mettre devant la foule : et ils les mirent devant elle. Ils avaient aussi quelques petits poissons ; ayant béni, il dit qu'ils les remissent aussi devant la foule. Et ils mangèrent et furent rassasiés ; et ils ramassèrent des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles » (Marc 8:6-8).

Seuls Marc et Matthieu rapportent que le Seigneur a nourri une foule de quatre mille personnes dans le désert, en plus de la multiplication des pains pour les cinq mille personnes (Marc 6:30-40). Cet événement commence dans le cœur du Christ. En Marc 6:34, nous lisons : « Et Jésus, étant sorti, vit une grande foule ; et il fut ému de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger ; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses ». Sa compassion répond d'abord à leurs besoins spirituels. Dans Marc 8:2, Jésus dit directement à ses disciples : « Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours qu'ils demeurent auprès de moi, et ils n'ont rien à manger ». Sa compassion a répondu à leurs besoins matériels.

Mais cette expression de compassion du Seigneur n'a pas suscité de sentiments similaires dans les cœurs des disciples. Au contraire, ils n'y ont vu qu'une tâche impossible et des ressources infimes. Dans un premier temps, cela se comprenait vu l'immensité du besoin. Mais en second lieu, ils avaient déjà expérimenté la puissance divine du Seigneur et participé à l'événement miraculeux. Marc 8 nous enseigne la constance de la compassion et de la puissance du Seigneur, et en même temps l'inconstance et la fragilité de la foi des disciples. Leur réponse au Seigneur de gloire était : « D'où les pourra-t-on rassasier de pain, ici, dans le désert ? » Nous devons reconnaître, comme les disciples, que même si le Seigneur manifeste fidèlement sa sollicitude envers nous, nous pouvons encore douter de lui. Nous pouvons encore nous demander : « Comment ? »

Le Seigneur ne reproche pas à ses disciples leur manque de foi. Il leur demande de « Combien ? » « Combien avez-vous de pains ? » (v.5). À deux reprises, le Seigneur accomplit des miracles en utilisant ce que les disciples avaient. Je pense que c'est une révélation remarquable de sa grâce infinie. Il aurait pu simplement faire du pain avec les pierres qui l'entouraient dans le désert, comme Satan le lui avait suggéré après son baptême. Mais il ne le fait pas. Il invite les disciples, malgré leur manque de foi et de ressources, à déposer entre ses mains le peu qu'ils avaient.

Et il rend grâces pour ce qui est apporté. Puis il rompt le pain pour en faire des morceaux plus petits, et il prend les petits poissons et les bénit.

C'est avec cette maigre provision qu'il nourrit quatre mille personnes.

Nous utilisons l'image de la multiplication des pains pour illustrer comment la parole de Dieu est reçue et présentée avec sagesse pour nourrir tout le peuple de Dieu. En plus, comme Jacob dans l'Ancien Testament et Pierre dans le Nouveau, il arrive que le Seigneur doive nous « rompre », c'est-à-dire nous rendre plus petits, afin que nous soyons entièrement dépendants de notre Sauveur et que nous expérimentions :

« Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité ». Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi (2 Corinthiens 12:9).

Gordon D Kell